Pourquoi je me suis lancé en politique

On m’a souvent posé cette question, non pas sans une pointe de sarcasme.

Plusieurs pensent qu’on se lance en politique par opportunisme, ou pour s’en mettre plein les poches (c’est là qu’on devient corrompu, mais j’expliquerai plus tard le cheminement).  D’autres croient que c’est le pouvoir qui est intéressant.  Pour certains politiciens, cela peut être le cas.  Oui, j’en connais qui sont là pour leur carrière personnelle.

Je suis un gars sincère et honnête. Je suis aussi un passionné de la politique.  Depuis que je suis jeune je m’y intéresse.  J’ai été vice-président de mon école. À 16 ans j’envoyais déjà des lettres ouvertes aux médias.

Au début des années 2000, je me suis retrouvé par hasard devant l’Assemblée Nationale et je regardais les statues.  Je me suis dit que je pourrais peut-être collaborer, moi aussi, à bâtir une société qui ressemble à mes valeurs et mes opinions.  Je me suis vite rendu compte que cela n’était pas exactement ça que je voulais.

J’ai contacté le président de la Commission Jeunesse du Parti Libéral du Québec, Simon Bégin.  Très rapidement, j’ai été absorbé par la spirale politique: cocktails, Congrès Jeunes, Association du comté Montmorency, etc…

La politique locale

On pense souvent que la politique locale est moins importante. Ou bien dans certaines circonstance (comme le récent contrat donné à Bombardier sans appel d’offre) on a tendance à dire que la politique locale est primordiale.  Avec le recul, je peux dire que ce sont les dossiers provinciaux et fédéraux qui dirigent le vote.  Par contre, le député a un très fort intérêt à être proche de ses citoyens, sinon ils le lui reprocheront à la première occasion.

En effet, autour de 2005 j’ai fait une campagne média pour mon député Raymond Bernier autour du slogan « I’m with Ray ».  Il y avait un site web qui trafiquait des proverbes pour insérer le mot « Ray »: « un Ray vaut mieux que deux tu l’auras », « pierre qui roule n’amasse pas Ray », « c’est en forgeant qu’on devient Ray », « ce que femme veut, Ray le veut », et ainsi de suite.  J’ai vendu des dizaines de t-shirts à travers la province.  Infoman et d’autres médias se sont, pour un moment, intéressé à Raymond Bernier, qui, il faut le dire, était un député plutôt dans l’ombre. Je me souviens de CBC qui interviewait des citoyens du comté qui disaient que Raymond ne faisait rien de concret pour le comté.

Ils se trompaient. En fait, ils l’ignoraient.  Tout ce que les citoyens voient, c’est la télé et les médias.  Et la télé n’est pas friand de l’enfouissement des fils électriques, de l’aide apportée à des citoyens handicapés, ou à une bataille locale pour ne pas avoir une tour de condos dans un quartier historique. C’est triste pour ces députés, mais c’est la réalité.

Campagnes électorales et motivation

C’est en faisant mes deux campagnes électorales que j’ai compris ce que j’aimais vraiment en politique.

En 2008, je représentais le Parti Libéral du Canada dans Montcalm. C’était un comté perdant pour moi. Je n’avais absolument pas de fonds, sauf quelques dons de mes parents et amis. Je n’avais comme bénévoles qu’un ami, ma copine et mon chien Albert; c’est vous dire.

Sans coach, j’ai sillonné le comté en scooter et j’ai fait quelques apparitions à l’émission Infoman. Je me suis fait remarquer hors du comté, c’est certain.

J’étais plein de préjugés (oui, je suis un humain !) sur les assistés sociaux, les agriculteurs, l’immigration qu’on devrait encourager, les unilingues francophones qui veulent se séparer du méchant Canada à tout prix, etc…

Un par un, mes préjugés sont tombés, et d’autres sont apparus.

C’est le cas quand tu rencontres des gens pauvres dans un village sans transport en commun qui n’ont pas les moyens de mettre de l’essence dans leur voiture pour sortir du village.  C’est le cas quand tu passes quelques jours chez un agriculteur et que tu réalises que quatre années sur cinq sont profit est négatif.  Ou quand tu rencontres un unilingue anglais dans un comté à 99% francophone qui se sent rejeté et haïs par ses voisins juste à cause de la langue et que ses enfants vivent ce calvaire.

Guerre de drapeaux

Mais d’autres préjugés apparaissent quand, passionné de l’implication sociale, tu mets un drapeau du Canada sur ta maison (je vis dans le comté de Gilles Duceppe) et que ta maison est vandalisée à répétition. J’ai ainsi reçu plusieurs lettres de menace.

Je comprends mieux l’inquiétude de tous les députés fédéraux fédéralistes qui ont peur de mettre un drapeau sur leur maison, mais je n’appuie pas leur décision.  C’est en restant cachés comme eux que les gens ont l’impression que les politiciens ne sont pas « vrais ».

A-t’on l’impression que le fondateur de Wikileaks est un visage à deux faces ? non, car il ne se cache pas pour défendre ses valeurs et il les défend jusqu’au bout.

C’est beau dire qu’on veut que le Québec se sépare (députés bloquistes et leur personnel politique), mais quand on encaisse le chèque de paie par le Parlement du Canada, c’est moins crédible.
C’est beau dire qu’on veut une sociale démocratie quand on vit à Outremont et qu’on représente un comté ultra-pauvre à une heure de Montréal (je ne nommerai pas de nom, faites vos recherches).
C’est beau dire que que tu t’es battu toute ta vie contre le mouvement séparatiste, mais que tu n’as pas de drapeau du Canada chez vous ou à ton bureau.

C’est facile de dire un tas de choses. Ce qui est plus engageant et risqué, c’est de les faire.

En conclusion

Je le répète: je suis un passionné de politique.  Nous pensons tous détenir la vérité absolue, que notre opinion est la bonne, aussi fortes peuvent être nos opinions.
Mais ce qui est passionnant en politique, c’est rencontrer les gens et réaliser que nous avons tord.  Changer nos préjugés, se battre pour ces nouvelles valeurs et ainsi devenir une meilleure personne.

Le PLC dépasse le Bloc

ignatieff-29avrilÇa fait plutôt longtemps que le Parti Libéral du Canada a dépassé le Bloc Québécois dans la quantité de travail réalisé mais c’est seulement ce mois-ci que le PLC dépasse le Bloc Québécois dans les intentions de votes des québécois.  37% pour le PLC et 31% pour le Bloc Québécois: une première depuis les commandites.

La Presse parle d’Ignatieff et de la crise économique, mais je crois plutôt que c’est tout le travail que le parti a fait qui nous propulse dans cette position.  En fait, nous n’avons presque rien fait à ce jour pour contrer la crise économique (nous ne sommes pas encore au pouvoir), et Ignatieff n’a encore présenté aucun plan.  Imaginez lorsque notre chef présentera sa vision, et que nous pourrons mettre en place des mesures pour aider les canadiens à passer à travers la crise économique !

Depuis les commandites, nous avons du renouveler notre discours, avoir une nouvelle vision pour le Canada, et travailler fort pour regagner la confiance des électeurs.  Grâce à Stéphane Dion, les canadiens ont remarqué la sincérité de notre discours.  Et en Michael Ignatieff, les électeurs voient un premier ministre plus ouvert que Stephen Harper, plus branché sur le monde que tous ses prédécesseurs.  De plus, une équipe plus expérimentée est maintenant à ses côtés.

Pour le Québec, l’identité est extrèmement importante.  Du côté des conservateurs, la culture française est plutôt secondaire.  Mais avec le Parti Libéral du Canada, on a la ferme conviction que l’identité québécoise et l’identité canadienne française sont parfaitement compatibles.  On peut être un bon canadien, on peut être québécois, on peut être montréalais, mascouchinois ou autre, dans l’ordre qu’on veut.

Tout cela est une révolution depuis la création du Bloc Québécois.  Plutôt que de simplement reconnaître le Québec comme une nation, avec rien de plus, nous n’imposons pas d’obligation identitaire.  C’est révolutionnaire, et le Bloc Québécois n’a rien vu venir.  En effet, comment peut-il combattre cela ?

Les belles promesses de Sam Lavoie

sam-lavoie-out-westIl y a une course à la présidence des Jeunes Libéraux du Canada en ce moment, et l’issue sera connue au congrès de Vancouver, cette semaine.

J’ai donné mon appui à John Lennard plus tôt cette semaine.  John est un gars génial, plein d’idées et d’énergie.  Son plus sérieux compétiteur est Sam Lavoie, un autre québécois.

Au dernier conseil général, je discutais avec un groupe de personnes et j’ai remarqué un jeune que je n’avais jamais rencontré.  Je lui ai demandé qui il était, et c’est John Lennard qui m’a présenté…. Sam Lavoie.  Il semblait trop timide pour se présenter à moi.

Depuis, certaines personnes ont donné leur appui soit à l’un, soit à l’autre.  Ayant rencontré les deux, je peux dire qu’après quelques minutes de conversation on réalise à quel point John Lennard est un leader, contrairement à Sam Lavoie.  C’est pourquoi à chaque fois que quelqu’un donne son appui à Sam Lavoie, je m’empresse de lui demander: « Pourquoi donc ?! » !

Et là, les réponses sont claires: Sam Lavoie leur a promis quelque chose.  Oui, en campagne électorale, on doit faire des promesses.  Mais il y a une nuance claire entre faire des promesses électorales et promettre des choses particulières à chaque personne.  Ils répondent tous: « il m’a promis ci, il m’a promis ça »…

J’en profite pour consulter sa plateforme électorale pour les Jeunes Libéraux du Canada.  Sur la version francophone de son site web une note indique que la version française sera disponible bientôt… mais le congrès commence dans trois jours !  Je suppose que pour un candidat francophone, soit le français est moins prioritaire, soit que c’est quelqu’un d’autre (un anglophone) qui décide de ses promesses…

J’ai également appris que Sam Lavoie a été VP Politiques pour les JLC depuis deux ans.  Je suis impliqué au PLC depuis plusieurs années, et ni moi ni personne n’est capable de nommer une seule de ses réalisations, au Québec ou au Canada en général.  Même sur son site web, il préfère cacher cette période de sa vie.  A-t’il utilisé les fonds pour faire sa pré-campagne à la présidence en faisant des voyages au Canada ?

Au final, je ne me demande même pas si Sam Lavoie est un bon candidat à la présidence des Jeunes Libéraux du Canada, je me demande qu’est-ce que ce candidat fait dans cette course !