D’un besoin… à une entreprise qui fait 12 000 US$ de profits mensuels en un an
Il y a un an, j’avais plusieurs entreprises qui avaient un même besoin. Aujourd’hui, après avoir lancé un projet répondant à ce besoin, je profite d’un extra 12 000 USD$ de profits mensuels supplémentaires. Comment ai-je fait
TL;DR: J’ai lancé un service de sous-titrage en français il y a un an. Aujourd’hui, on fait du profit.
Revenons à 2017 (il y a quatre ans au moment d’écrire ces lignes), je travaillais au lancement d’une application mobile et je faisais presque quotidiennement des vidéos me montrant comment l’utiliser, ou donnant des trucs aux usagers.
Dès 2017, j’avais compris la force du vidéo. Mais bon, dès 2017 également, j’ai remarqué qu’il ne suffisait pas que de faire des vidéos. Il fallait aussi en faire la promotion. Et ça, c’est difficile.
Mais qu’est-ce que ça veut dire que d’en faire la promotion ?
Oui il faut publier un peu partout. Mais il faut également optimiser les vues des vidéos pour tous.
Et je ne sais pas pour toi, mais moi je scrolle mon Facebook et j’essaie de ne pas m’arrêter à des vidéos. Cependant voilà, quand une vidéo part avec des sous-titres, j’accroche (trop) souvent. Clairement, j’ai compris que de mettre des sous-titres accrochait le regard de ceux qui sont sur les médias sociaux.
Et je ne me trompais pas car Digiday a dit que 85% des gens regardent les médias sociaux avec le son désactivé sur leur iPhone. Mais est-ce que c’est vraiment si bon ? selon mes statistiques, incruster les sous-titres sur une vidéo publicitaire augmente drastiquement toutes les KPI.
Alors voilà, je me suis dit que je mettrais des sous-titres moi-aussi. J’ai commencé à les taper sur Youtube. Beurk ! ça me prenait 10 minutes faire une minute de vidéo. Je n’étais pas sorti du bois !
Et là j’ai découvert Rev, une entreprise de sous-titrage anglophone qui, jadis, faisait des sous-titres et de la transcription à 1$US par minute de vidéo. Un deal ! Mais bon, rien en français.
L’année dernière je n’en pouvais plus de taper mes propres sous-titres. Je me suis dit que j’embaucherais un gars temps plein pour le faire. Et comme je n’avais pas assez de volume avec mes propres sous-titres, j’en ai parlé à des amis en marketing.
Premiers clients de sous-titrage
Pas de site web. Pas de pricing déterminé. Pas vraiment d’employé. Nada.
Un ami avait une série de 20 vidéos à faire. Et donc je me suis mis à la déléguer à mon nouvel employé temps-partiel en Haïti. Mais c’était trop pour lui. J’ai trouvé un deuxième gars au Sénégal pour l’aider.
Mais rapidement, j’ai réalisé qu’on avait des problèmes de qualité. Ça me faisait suer royalement de devoir réviser leurs sous-titres. Quelle mer**. Vais-je réellement avoir à payer ces gars, et en plus devoir prendre une ou deux minutes par minute de vidéo pour les réviser ?
J’ai licencié le pire gars. J’ai formé le meilleur. Et j’ai écrit une charte de qualité.
Tout l’été, j’ai eu de plus en plus de clients… jusqu’au point où ça me prenait au moins une landing page et une base de données pour gérer ça. Mais comment vais-je appeler ce truc ?
Naissance de SousTitreur
Monsieur Sous-Titres ? Monsieur Captions ? Non, non.
SousTitreur ? ah ben tiens, le .com est libre.
Éh bien, en anglais, ça ferait ClosedCaptioner. C’est libre aussi. Et Subtitulador en espagnol. C’est libre. Wow. Je me trompe sûrement, j’ai bien écrit SousTitreur ?
« Ok Sam, on va faire une landing page ben simple. Une vidéo de moi qui explique que c’est de la mer** écrire ses sous-titres soi-même. Un bouton pour envoyer une vidéo. Et un champ de carte de crédit. That’s all. »
« Ok Sylvain, ça serait trippant de prendre le numéro de cellulaire des clients pour qu’ils puissent payer en genre une seconde rien qu’en répondant à un texto »
« ouais »
Next thing I know, on avait un site web d’une seule page. Et un formulaire de ventes. Et des ventes qui montaient en flèche même sans publicités.
To the moon !
Ok, des clients ? C’est un product-market-fit. Le Saint-Graal de toutes les startups.
Même si j’ai juste un gars (pas trop fiable) qui tape les sous-titres, on va faire de la pub. Y’a de la demande. Je vais mettre 10 000 $ par mois de pub.
Même si je perds de l’argent, come-on man, c’est une startup ! C’est normal !
Avec un budget publicitaire comme ça, ça prend une équipe. Alors c’est là qu’on a commencé à recruter, avec les bons et mauvais côtés que ça implique.
Par exemple, pas d’automatisation implique l’embauche d’une dispatcher pour tout surveiller et faire du recrutement. Une excellente embauche d’ailleurs. Un bon exemple d’intrapreneur.
Le premier uppercut !
Un midi, je lunchais au restaurant avec mon beau-père lorsque j’ai reçu une grosse commande de 2000 $US.
Quand notre commande moyenne est de 10 $, disons que ça fesse. Mais bon, ils n’étaient pas pressés. Ça nous a pris une semaine à livrer. Ma blonde a même fait du quality control.
Le problème ? C’est une semaine plus tard. Le client me contacte « Salut David, juste te dire qu’une des vidéos avait au moins 100 erreurs ».
Comme SousTitreur n’était qu’un side-project pour moi, j’ai proactivement remboursé la cliente pour cette vidéo-là seulement. 200 $. Je me disais que pour cette compagnie-là, je vais prioriser l’extrême satisfaction des clients. Rien de moins.
Madame la cliente, j’ai remarqué qu’on a dépassé le 1% d’erreurs sur cette vidéo. Notre garantie est de 99%. Je t’ai donc remboursé.
« Mais non David, je ne voulais pas de remboursement ! Je voulais seulement te dire de faire attention. C’était peut-être un employé distrait… »
Mais quel changement pour moi. Depuis, ma priorité n’est plus seulement les ventes. Ma priorité, c’est devenu l’extrême satisfaction des clients. Et ça va m’emmener loin, plus loin que je pensais…
Finances are really hard
Après 2-3 mois à investir massivement en publicité, mon compte de banque fondait. Mais il y avait pas mal de revenus également. Bref, j’étais convaincu d’être sur la bonne voie avec ce projet. Convaincu jusqu’à…
« Ben voyons David, tu ne fonctionnes pas avec un budget ? »
« Tu sais, je suis allergique à la bureaucratie. C’est une perte de temps. Je suis le seul actionnaire ! Si j’ai besoin d’argent et qu’il y en a dans le compte, j’en prends. S’il en manque, j’en mets »
« Attends, je vais te montrer le miens… »
C’est ainsi que Jérémie m’a montré son budget et m’a convaincu de le faire pour le mois précédent. « Ça va te prendre une heure la première fois, puis un 15 min à chaque début de mois, tu vas voir… »
Ça m’a effectivement pris une heure. Et une heure par mois. Mais… comment je vous dirais ça… C’est un TOTAL GAME CHANGER !!!
Je perdais quoi, 4000 à 10 000 $ par mois. Grâce à ça, je peux me réajuster à chaque mois (si besoin est) et faire tourner la vapeur. Même si je n’étais pas parvenu à générer plus de ventes, j’aurais au moins réussi à mieux gérer les dépenses.
Tout de même étonnant que dans ma carrière de VP je n’aie pas appris ça. Heureusement, now I know. And Knowledge is power. Regardez-moi bien aller…
Profit, finally
Je ne croyais pas voir venir ce jour aussi vite. Mais nous y sommes. 12 mois après l’identification du besoin. Après l’idée. Et je réalise deux mois d’affilée un profit dans les 5 chiffres avec ce projet. En pleine Covid (était-ce plus facile ?)
Je vous épargne pour cette histoire les erreurs, les bons coups, toutes les automatisations, les bons et moins bons clients et employés. Mais juste vous dire qu’un side project peut vraiment devenir un gagne pain pour vous. Suffit de quoi ?
Suffit de:
- Trouver un besoin dans l’univers
- Mettre en place une solution temporaire qui répond au problème
- En parler autour de soi pour trouver des clients qui paient
- Faire évoluer la solution en service
C’est quand même simple. C’est la base.